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La marche en avant

Dernière mise à jour : 28 janv. 2021


Le respect de la marche en avant permet une meilleure organisation, plus logique et efficace, et un gain de temps notable. Il n’y a pas d’aller-retour inutile et les conditions de travail n’en seront que meilleures. Ce principe doit être pensé dès la conception des locaux et l’aménagement de la cuisine. Même si la marche en avant dans l’espace et le temps est bien respectée, cela ne suffit pas : une contamination est toujours possible par le biais du personnel (mains mal lavées, toux, cheveux…), d’un matériel sale (fouet, mixeur…) ou du milieu (présence d’insectes, de poussières, etc.). Le risque zéro n’existe pas.




► Le circuit propre ne doit pas croiser le circuit sale

C’est ce principe qui conditionne la conception de la cuisine, que ce soit en restauration collective ou commerciale. La marche en avant s’applique à la succession logique des opérations, depuis la livraison des denrées jusqu’à la remise des plats aux convives. Le cheminement des denrées propres (viande, poisson, préparations froides ou chaudes…) doit être tel qu’elles ne puissent croiser des produits sales ou souillés (déchets, emballages, végétaux terreux, vaisselle sale…).


► Objectif : limiter les risques de contamination

Les produits emballés que l’on réceptionne peuvent être tous considérés comme sales : stockage, attente éventuelle sur les quais de chargement, manutention, transport, déchargement… sont autant d’étapes pendant lesquelles les emballages peuvent être souillés.

La marche en avant commence donc dès la réception des marchandises. Après les contrôles qualitatifs et quantitatifs, les aliments doivent être débarrassés de leurs emballages avant d’être stockés. Si vous achetez des matières premières en Cash and Carry, il faudra également veiller à ne pas mettre en contact des aliments « propres » et des aliments souillés (légumes terreux par exemple).


► Des zones bien délimitées

La marche en avant nécessite une sectorisation de la cuisine. Les secteurs propres et sales doivent être définis et les différentes zones bien distinctes.

• Après le décartonnage, les denrées sont stockées dans les différentes chambres froides ou en épicerie. Il est préférable d’avoir une chambre froide différente pour chaque catégorie de produits : Viande, poisson, BOF (Beurre, œufs, fromage), fruits et légumes. Le cas échéant, le rangement devra être bien pensé : aliments « sales » rangés sur les étagères du bas, protection des aliments fragiles…

• Tout ce qui sort ensuite de la zone de stockage ne doit plus y retourner. Pour ne pas rompre la marche en avant dès ce stade, il est important de s’organiser pour sortir tout ce qui est nécessaire pour le service et pour ne plus avoir besoin de retourner dans les chambres froides lorsqu’on est en phase de préparation. Cela induit la présence de réfrigérateurs ou armoires réfrigérées dans les zones de préparation.

• Dans la zone de préparation, les denrées souillées non transformées comme les légumes terreux doivent être traitées dans des zones fermées et les déchets (épluchures) évacués rapidement.

• La marche en avant se décline jusqu’à l’organisation du traitement des végétaux : les légumes lavés ou décontaminés ne doivent pas être remis dans des bacs sales, les légumes épluchés ne doivent pas être remis dans le bac avec les légumes non épluchés et ainsi de suite.

• La zone de cuisson doit se trouver à proximité des zones de préparation, dans un schéma logique. Vient ensuite la zone de conservation, bien distincte des zones de stockage, qui permet le maintien au froid (4° max) ou au chaud (63° à cœur) des denrées juste avant le service.

• Toujours dans cette même logique, veillez à ne pas faire se croiser des produits crus et des produits cuits. Ils seront disposés dans des récipients différents et protégés (filma alimentaire).

• La zone de lavage doit permettre à la vaisselle sale et à la vaisselle propre d’emprunter des trajets différents. Idéalement, la plonge batterie et la plonge vaisselle seront séparées.

• Même lors du service, la marche en avant peut être respectée si le trajet des serveurs qui apportent les plats est différent de ceux qui desservent. Cela évite les contaminations croisées.

• La zone la plus « sale » est la zone des déchets. Elle doit être bien aérée, facile à nettoyer et si possible tempérée ou réfrigérée. Au cœur de la cuisine, les poubelles (avec couvercle à ouverture non manuelle) doivent être disposées judicieusement, de façon à ne pas être transportées en traversant les zones de préparation, cuisson et distribution pour atteindre le local-poubelles.

• Dans la zone du personnel (vestiaires), les vêtements de travail propres ne doivent pas se trouver en contact avec les vêtements de ville. Il en sera de même pour les chaussures. Les vestiaires doivent donc être aménagés en conséquence.`

► Marche en avant dans le temps

Lorsque la surface des locaux est limitée ou/et que les secteurs ne peuvent être clairement définis, une marche en avant dans le temps peut être mise en place. Cela entraine néanmoins plus de contraintes car il faut nettoyer et désinfecter le plan de travail après et entre chaque opération contaminante (décartonnage, épluchage…).  Cette notion ne concerne donc que l’organisation du travail et non plus l’agencement des locaux.

Exemple : Si vous n’avez d’autre possibilité, par manque de place, que d’éplucher les légumes sur le même plan de travail que la découpe de la viande, vous devez impérativement nettoyer et désinfecter ce plan de travail entre les deux tâches.

En cas d’accès unique, la sortie des déchets peut également se faire par la même issue que la réception des marchandises, à condition de respecter des horaires d’utilisation différents, et que les poubelles soient fermées et étanches.

Pour éviter les multiplications microbiennes, la séparation des zones chaudes et des zones froides est également à prendre en compte.


► Une implantation des locaux bien pensée

Le respect de la marche en avant permet une meilleure organisation, plus logique et efficace, et un gain de temps notable. Il n’y a pas d’aller-retour inutile et les conditions de travail n’en seront que meilleures. Ce principe doit être pensé dès la conception des locaux et l’aménagement de la cuisine. Faites jouer la concurrence et choisissez un professionnel ayant de bonnes références pour cet aménagement. La DDPP (Direction Départementale de la Protection des Populations) de votre département peut également donner son avis et vous aider dans l’élaboration du projet.


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